Toujours sur l'axe Nord/Sud qui traverse
l'Australie, nous avons fait étape dans la seule ville de taille raisonnable
entre Darwin (à 1500km au Nord) et Adélaïde (à 1700km au sud), à savoir Alice
Springs. A l'origine, la ville était un simple relais du télégraphe construit
au milieu de la chaîne de montagne des MacDonnell Ranges. On s'est donc dit
qu'une petite rando s'imposait, surtout que voir apparaître prochainement des
escarres sur nos (belles) (petites) fesses à cause de ces longues heures de
route ne nous enchantait pas spécialement...
Nous voilà donc parti à la découverte de
plusieurs sites sacrés pour les aborigènes, en plein milieu des gorges, là où
leurs ancêtres chenilles seraient apparus. Oui..car dans leur culture, pas de
Dieu et compagnie, mais plein de serpents géants, émeus, sauterelles et animaux
en tout genre qui ont créé le monde et façonné les paysages tels qu'on les voit
aujourd'hui. Certes il n'y a pas de bible, mais des peintures sur les rochers
qui racontent leur histoire. L'arnaque ici, c'est qu'on en a pas vu une seule
nous de chenille! Heureusement, la présence d'un lézard barbu (comme Benoît)
nous a réconforté...
Ce fut également le moment pour Benoît de faire
l'intéressant (une fois de plus me direz vous...). En effet, on n'a pas pu
s'empêcher de jouer les apprentis scientifiques et scruter à la jumelle les
horizons à la recherche du fameux (et rare) wallaby des rochers. Et ô grâce,
quelle fut notre chance d'en apercevoir un ! De là, des allers et venues
de touristes/retraités ont permis à Benoît d'engranger un maximum de
compliments (d'après ses dires je ne lui en ferais pas assez, nan mais
franchement !). De mon côté, j'ai tenté également d'attirer les foules,
mais en vain...
Suite à ça, place à l'action et au dénivelé
(!!), y'en a marre de marcher à plat dans le sable des gorges asséchées !
On monte de 100m environ (on vous avait
prévenu, attention au vertige!) pour découvrir une très belle vue des environs,
après ces centaines de km tout plat, la grimpette ferait presque du bien aux
mollets. On a dit presque...
Mais après tant d'efforts physiques (les fesses
grinçaient), on s'est dit qu'un retour dans les gorges pour un autre moment
culturel s'imposait. C'est donc aux « Ochres Pits » que nous
nous dirigeons, là où les aborigènes viennent (parfois après quelques 1000 km à
pieds) pour se fournir en ocres (vous l'aurez deviné) blanche, jaune et rouge
pour leur peintures. Mais attention, pas 'touche, seuls les aborigènes sont
autorisés aux prélèvements : les joyeux contrevenants se verraient payer
la modique somme de 5 000 dollars... Vous comprendrez donc que de pauvres
petits backpackers (= voyageurs avec sacs au dos) comme nous n'oseraient s'y
risquer...
Un autre plaisir de la conduite en Australie, à
part éviter les kangourous et autres émeus, consiste à slalomer entre les
lézards qui viennent faire bronzette sur le goudron et attendent de se faire
écraser. Tel un pilote de F1, et grâce à sa vision légendaire, Benoît réussit
non sans peine à leur laisser la vie sauve. Le problème, c'est quand des
soit-disant « morceaux de bois » de 2 ou 3m de long se mettent à
traverser la route : amis des serpents bonjour ! On a croisé des
aborigènes qui nous ont certifié que celui-ci (un python-tapis de Bredl) n'était
pas dangereux... : dans le doute, on s'est quand même abstenu de le
caresser. Et puis parfois une photo de loin... bah c'est bien aussi. Alors
dites merci au zoom!
Enfin, on ne peut pas vous laisser sans avoir
parlé des fameux dingos d'Australie. ce sont des chiens sauvages qu'on retrouve
dans tout le pays, mais qui jusque là avaient déserté les lieux que l'on
visitait... On avait eu l'occasion de voir pas mal d'affiches dans les campings
nous recommandant de ne pas les nourrir, car ils ont tendance à être agressifs.
D'ailleurs pour rassurer nos parents, on a vu un article où un voyageur
allemand « légèrement saoul » avait été bien amoché par un dingo
sur une plage...Bien sûr pas de problèmes pour nous, vous savez bien qu'on ne
connaît même pas le goût de l'alcool ! C'est donc plutôt avec sérénité
que nous avons fait notre première rencontre avec ladite bébête. Il était tout
beau tout neuf comme s'il sortait du pressing et nous regardait avec toute sa
fierté, nous ramenant ainsi à notre simple statut de touriste.
Mais quand même, touriste en Australie c'est
trop bon !
Sur ces mots, on vous dit au revoir et à la
semaine prochaine, promis !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire